La peau est un tissu aux propriétés exceptionnelles : protection mécanique, amortisseur, barrière imperméable, fonction sensorielle, etc.
La moindre atteinte par blessure, brûlure, ou incision chirurgicale de la peau peut endommager gravement l’organisme, sa réparation est donc indispensable.

Quelles sont les grandes étapes de la cicatrisation ?

Ce phénomène de cicatrisation est complexe et pas totalement élucidé. On observe cependant 3 phases plus ou moins liées : la phase inflammatoire, la phase de prolifération et la phase de remodelage tissulaire.

  • La première phase fait intervenir différents acteurs, essentiellement des molécules sécrétées par plusieurs types de cellules comme les thrombocytes, les macrophages et les lymphocytes. Les lésions de la peau touchent des vaisseaux entraînant des saignements. Par l’intermédiaire des plaquettes, il y a formation d’un caillot rétablissant rapidement l’étanchéité de la peau.
  • La deuxième phase va reformer un nouveau tissu au niveau de la plaie. Le caillot sanguin se rétracte et il apparaît un tissu riche en fibres de collagène qui envahit de nombreux capillaires. Ce tissu contient des cellules chargées de sécréter les nouveaux constituants de la peau à reconstruire, comme le collagène (1). Dans la peau normale, le collagène de type I et le collagène de type III constituent respectivement 80% et 10% du collagène total présent. Dans le cas d’une lésion cutanée, ce rapport est inversé : les cellules de la peau synthétisent majoritairement du collagène de type III (2).
  • La troisième phase dite de remodelage détermine l’aspect final de la cicatrice. Elle débute lorsque le tissu granuleux commence à régresser. En moyenne vers le 20èmejour, la plaie se referme mais reste extrêmement fragile : la résistance de la cicatrice à l’étirement n’atteint qu’environ 25% de celle d’une peau normale (3). La fibronectine et l’acide hyaluronique permettent la production d’une matrice plus résistante aux forces de traction à base de collagène et de fibres élastiques. Cette résistance va jusqu’à 70%. Cependant les cicatrices restent moins résistantes et moins élastiques que la peau normale, du fait d’une matrice moins organisée et d’un manque en élastine. Au cours de cette phase qui peut être très longue, le collagène de type III est progressivement dégradé et remplacé par du collagène de type I, plus résistant.

Comment bien cicatriser ?

Pouvoir accélérer la cicatrisation des plaies, aider la réorganisation rapide d’un nouveau tissu est un défi en médecine et particulièrement en chirurgie. Elle semble d’autant plus pressante lorsqu’il s’agit d’opération à visée esthétique.

  • Importance de l’alimentation

On sait déjà qu’une alimentation globale déséquilibrée, les carences en protéines en vitamines en minéraux comme le fer, l’obésité, le diabète ont un impact négatif sur la cicatrisation.

  • Utilisation du collagène

Des études (4) ont montré que si les blessures de rats étaient traitées avec des pansements de collagène, l’inflammation était réduite et on accélérait l’épithélialisation et la guérison.
Chez une vingtaine de patients, du gel de collagène a été utilisé sur des ulcères graves de la jambe rebelles aux méthodes habituelles de traitement. Une guérison complète a été obtenue dans 16 cas sur 20, après une période de 8 à 60 jours (5).
Le collagène est un élément essentiel de la peau qui, lorsqu’il est utilisé comme traitement des plaies stimule et recrute des cellules immunitaires et des fibroblastes, etc. favorisant ainsi la guérison. (6). Cette thérapie de soins des plaies permet une approche ciblée du traitement des plaies non guérissantes en s’attaquant à des défauts moléculaires spécifiques dans la guérison.

  • Les processus physiologiques de la guérison d’une cicatrice

La guérison d’une blessure implique l’interaction coordonnée d’une variété de processus physiologiques concernant les saignements, l’inflammation, les cellules de la réparation qui migrent dans la zone blessée et prolifèrent, la revascularisation se produit, la continuité épithéliale est rétablie, le collagène et d’autres composants matriciels sont synthétisés. C’est alors que la contraction des plaies se produit, et la plaie se transforme (7). Ces diverses fonctions impliquées dans le processus de guérison sont toutes orchestrées par des cytokines et d’autres médiateurs de la fonction cellulaire.
Une étude (9) de la vitamine C dans la cicatrisation chez de cobayes montrent l’importance des précurseurs du collagène lors de la première phase de cicatrisation et que lorsqu’il y a carence en protéines, il y a un manque de matériaux de construction, mais s’il y a carence en acide ascorbique (vit C), il y a échec à l’utilisation de ceux-là.

  • Les problèmes de cicatrisation

Dans les opérations de chirurgie esthétique, la qualité de la cicatrisation est un facteur important. Cependant elle est relative selon chacun et inconnue.
De plus certaines de ces opérations se font à un certain âge où les cellules cutanées se renouvellent plus lentement. La peau perdant son élasticité et son collagène, présente un aspect moins bien hydraté et ridé. Les cicatrices, peuvent devenir rouges et boursouflées et être une source de souffrance physique et psychologique. Elles nécessiteront des traitements spécifiques souvent longs.
Dans le cas de cicatrice élargie il peut même être envisagé une reprise de cicatrice, certes plus légère que l’intervention initiale.

Quelles sont les complémentations indispensables ?

Dans l’étude de Kenji Sato (10) Il a été démontré que l’ingestion des hydrolysats protéiques de collagène exercent des effets bénéfiques d’autant que celui-ci, partie intégrante de la peau, est une clé de grande importance dans le processus de cicatrisation. Son action est majorée lorsqu’il est associé à la vitamine C et l’acide hyaluronique.
Associé à une alimentation saine et variée, une complémentation en collagène biodisponible peut donc favoriser la guérison physiologique et restaurer l’intégrité de la couche protectrice de l’organisme.

Ce dossier a été réalisé avec l’expertise du Docteur en pharmacie Jo Fontaine, spécialiste en alimentation et compléments nutritionnels, titulaire de diplômes en micro-nutrition, phytothérapie et chronobiologie.

Références
  1. Pilcher, B.K., et al., The activity of collagenase-1 is required for keratinocyte migration on a type I collagen matrix. J Cell Biol., 1997. 137(6): p. 1445-57.
  2. Abercrombie M, Flint MH, James DW. (1956) Wound contraction in relation to collagen formation in scorbutic guinea-pigs. J Embryol Exp Morphol 4:167-75.
  3. Lawrence, W.T., Physiology of the acute wound. Clin Plast Surg., 1998. 25(3): p. 321-40.
  4. Jingjing Chen, Kaili GaoShu Liu, Shujun WangJeevithan ElangoBin BaoJun Dong Ning Liu Wenhui Wu Fish Collagen Surgical Compress Repairing Characteristics on Wound Healing Process In Vivo
  5. F DanielC FoixR Zaegel; Collagen : physiological approach to skin healing,. Its application to the practical treatment of leg ulcers (author’s transl)
  6. Penelope J KallisAdam J Friedman PMID: 29601617 Collagen Powder in Wound Healing
  7. W T Lawrence; Physiology of the acute wound
  8. S TrainottiM Scheithauer PMID: 28695413 DOI: 1007/s00106-017-0381-5Process, disturbances and improvements of wound healing
  9. Dunphy, J. E. ; Udupa, K. N. ;  Edwards, L. C. Author Affiliation : Dept. Surg., Harvard Med. Sch., Boston, Mass. Journal article : Annals of Surgery 1956 Vol.144 pp.304-316. Wound healing: a new perspective with particular reference to ascorbic acid deficiency.
  10. Kenji Sato 1 PMID: 29114654 DOI: 10.1039/c7fo01275f  Food Funct. 2017 Dec 13;8(12):4325-4330. The presence of food-derived collagen peptides in human body-structure and biological activity